Terre qui craque, s’ouvre sur une nappe d’eau, un rocher fendu y mire sa gemme rose et renvoie l’écho du mythe de Narcisse. Univers minéral, terre volcanique, miroir d’eau souterraine, le jardin est une évocation du regard qui tombe dans le reflet qui le fascine. Narcisse ne savait pas que c’était son propre reflet qu’il voyait à la surface de l’eau et encore moins que ce qu’il voyait n’était qu’une image sans corps. Le rocher est rose en dedans, rose crédule : chaque printemps des narcisses refleurissent au bord de l’eau.
2011
Ci-gît Narcisse englouti.
Gisement d'eau, nappe phréatique remontée à la surface, terre qui craque, tectonique des plaques, bitume antique des rives de la mer morte. Un rocher fendu contemple sa gemme rose, le miroir renvoie l'écho du mythe de Narcisse.
L'installation évoque le regard qui tombe dans le reflet qui le fascine. La racine éthymologique de Narcisse semble dérivée du grec "narke" la torpeur, le pouvoir d'endormir, d'engloutir. Le tout jeune Narcisse ne savait pas que c'était son propre reflet qu'il voyait à la surface de l'eau et encore moins que ce qu'il voyait n'était qu'une image sans corps. Double illusion. Le rocher est rose en dedans, quartz ou tourmaline rose, rose crédule et puérile.
L'installation est le ci-gît d'un cycle d'insouciance et d'inconscience orgueilleuse. Un jour la vie bascule du haut de ses illusions, du haut de son ignorance. Comment continuer à faire semblant de ne pas se reconnaître dans le miroir, continuer à nier que Narcisse ne soit plus.
La connaissance a boulversé le monolithique rose, désormais coeur scindé ouvert à sa conscience, il regarde l'eau qui a jadis servi de piedestal à son royaume. L'eau est sombre et menaçante d'une juste colère. Elle nous questionne, veut savoir son destin : vais-je devenir aussi rare et noire belliqueuse qu'une flaque de pétrole?
"Narcisse atteindra une longue vieillesse s'il ne se connait pas" : il est toujours temps de changer les prédictions
Décembre 2012
2011
Ci-gît Narcisse englouti.
Gisement d'eau, nappe phréatique remontée à la surface, terre qui craque, tectonique des plaques, bitume antique des rives de la mer morte. Un rocher fendu contemple sa gemme rose, le miroir renvoie l'écho du mythe de Narcisse.
L'installation évoque le regard qui tombe dans le reflet qui le fascine. La racine éthymologique de Narcisse semble dérivée du grec "narke" la torpeur, le pouvoir d'endormir, d'engloutir. Le tout jeune Narcisse ne savait pas que c'était son propre reflet qu'il voyait à la surface de l'eau et encore moins que ce qu'il voyait n'était qu'une image sans corps. Double illusion. Le rocher est rose en dedans, quartz ou tourmaline rose, rose crédule et puérile.
L'installation est le ci-gît d'un cycle d'insouciance et d'inconscience orgueilleuse. Un jour la vie bascule du haut de ses illusions, du haut de son ignorance. Comment continuer à faire semblant de ne pas se reconnaître dans le miroir, continuer à nier que Narcisse ne soit plus.
La connaissance a boulversé le monolithique rose, désormais coeur scindé ouvert à sa conscience, il regarde l'eau qui a jadis servi de piedestal à son royaume. L'eau est sombre et menaçante d'une juste colère. Elle nous questionne, veut savoir son destin : vais-je devenir aussi rare et noire belliqueuse qu'une flaque de pétrole?
"Narcisse atteindra une longue vieillesse s'il ne se connait pas" : il est toujours temps de changer les prédictions
Décembre 2012